Parler d’un lieu, c’est d’abord parler d’un espace délimité, une « portion déterminée » (c’est le Robert qui le dit). Issu de la même source, il y a aussi des lieux de passage, des lieux de travail, des lieux de perdition…
Déjà, on s’abstrait vers des endroits dont l’existence tient au seul fait d’être habités.
En revenant à mes fondamentaux, cette question du lieu est partout identifiée comme jouant un rôle déterminant sur l’action. Virginia Woolf 👑 d’abord, pour laquelle une femme « pour être en mesure d’écrire, doit avoir de l’argent et une chambre à elle » (Une chambre à soi).
L’extraordinaire Mona Chollet (autre 👑, quoi que plus contemporaine) quant à elle, dessine un espace domestique réhabilité et essentiel dans Chez soi, le présentant non seulement comme un refuge mais aussi comme un lieu de résistance, et de créativité. Encore les quatre murs et un toit.
Mais pour le Troisième Lieu – ni chez soi, ni au travail – point d’indication GPS.
Et soudain : le feu
« De façon moins évidente, mais également cruciale, ce qui manque pour pouvoir s’ancrer dans le monde, n’est pas seulement l’espace, mais aussi le temps. » propose Mona Chollet toujours dans Chez soi.
On y était presque. Un lieu d’ancrage. C’est-à-dire, un lieu en soi 💛.
C’est tout le propos du Troisième Lieu que d’offrir un espace-temps en soi pour permettre aux femmes de trouver, leur « vrai lieu » (pour la créatrice du concept, il s’agit de l’écriture, mais nous ne sommes pas toutes la grande Annie), c’est-à-dire là où elles auraient l’impression « d’être le plus » (Le vrai lieu, Annie Ernaux 👑 – toujours).
Le Troisième Lieu, c’est tout à la fois un lieu d’ancrage, de lenteur et de plénitude. Un moment de plénitude pour se donner la chance de respirer mieux et d’avancer avec plus de certitude vers la réalisation de ses objectifs – qu’il s’agisse de trouver sa Chambre rouge (Nicolas Bouvier ne sera pas une queen mais difficile de ne pas y penser) ou de parcourir le monde, ou les deux.