Occuper un poste à responsabilité en tant que femme, ce n’est pas seulement être la meilleure. C’est s’être beaucoup, beaucoup battu, avoir joué des rapports de force, être devenue un homme comme les autres.
Occuper des fonctions de cadre, cadre supérieure, cheffe de projet, cheffe d’entreprise, c’est une lutte, parfois une conquête, qui comporte toujours sa part de violence : incarner nos multiples fonctions (au travail, dans le cercle familial, amical, parfois même bénévole) nécessite de faire preuve, en plus d’un esprit de conquête et d’une volonté sans faille, d’une discrète mais non moins certaine âpreté.
En tant que femme occupant des fonctions exécutives, nous avons opté, plus ou moins consciemment, pour un mode de fonctionnement calqué sur des modèles anciens d’exercice du pouvoir et de la domination. Il faut bien se faire entendre, imposer son point de vue, ne pas se laisser faire…
Dans la bataille, nous avons oublié que la douceur est une force. Présente au cœur de nous-même comme ans tout changement fondamental et moments-clés de nos vies, elle est aussi forte que résistante. C’est aussi un ferment de rééquilibrage, par la force des contraires, pour continuer à vivre et avancer avec sérénité. Nul besoin de la chercher bien loin car elle est présente partout y compris en nous.
On peut avoir l’impression qu’elle advient après l’épreuve et les angoisses, car quand on la goûte, c’est après la bataille. Il est vrai que l’apaisement ressenti est plein et entier après les moments d’intense combativité. Pourtant, elle est présente au cœur de l’acte combattant lui-même.
La douceur offre une grille de lecture et d’action qui permet d’habiter le monde autrement, d’instaurer un autre rapport au monde, d’y ajouter calme et puissance, par l’intervention, la matérialisation de la douceur qui vient du fond de nos tripes et surgit de l’alignement entre ses convictions, ses désirs, ses possibles, et de la parfaite connaissance de l’ensemble cohérent que compose cette triade.
Oser la puissance de la douceur est devenue une évidence. Et je vous accompagne avec ferveur dans cette quête.