Portrait de coachées – 3e épisode
À 39 ans, elle se tient dans son bureau, les murs ornés de succès professionnels et au fond d’elle un vide persistant. Directrice des ressources humaines, elle a gravi les échelons avec brio, elle jongle avec des responsabilités qui, par moments, lui semblent écrasantes. Malgré ses succès, un sentiment persistant la taraude, quelque chose qui lui dirait qu’elle ne mérite pas d’être là aujourd’hui.
Malgré les éloges et les résultats, elle lutte contre l’idée que sa réussite n’est qu’un heureux concours de circonstances. Les compliments de ses collègues lui semblent déplacés, presque comiques, comme si tout le monde jouait un rôle dans une pièce dont elle n’est pas la véritable héroïne. La comparaison avec ses pairs, tous si sûrs d’eux, l’engloutit dans un tourbillon de doutes qui s’infiltrent dans son esprit, transformant chaque succès en une source d’anxiété. À chaque réunion, elle se demande si ses idées sont vraiment brillantes ou si elle se contente de paraphraser ce qu’elle a entendu ailleurs.
Comment a-t-elle eu le cran de s’installer à cette table, de revendiquer une voix qui n’est qu’imposture ?
Les nuits sont souvent troublées par des pensées tourbillonnantes. Dans ces moments de solitude, elle s’interroge : et si un jour, quelqu’un révélait sa supercherie ? La peur de l’échec la hante, cette crainte que, malgré ses efforts, ses insuffisances soient mises au grand jour.
Elle se demande sans cesse si elle est à la hauteur, si ses décisions sont justifiées, ou si elle n’est qu’une IMPOSTURE sur le point d’être démasquée.
Pourtant, lorsqu’elle parvient à mettre de côté ces pensées dévorantes pour se concentrer sur son travail, elle réalise qu’elle fait preuve d’une résilience impressionnante. Chaque défi surmonté devient une victoire silencieuse mais l’angoisse reste tapie, prête à ressurgir au moindre moment de faiblesse. Dans les échanges avec d’autres femmes leaders, elle trouve parfois une résonance, une compréhension mutuelle qui lui donne un peu de force.
Elle se demande si elle sera un jour capable d’accepter sa place, de se considérer comme une véritable leader. Parfois, elle rêve de tout abandonner, de se retirer dans l’ombre où les attentes ne la suivraient pas.
Mais la passion pour son travail, le désir de faire une différence, la retient.
Ce qu’elle oublie, c’est qu’elle est loin d’être seule à ressentir ce tourbillon d’incertitudes et à se démener comme une diablesse pour en sortir. Car, elle avance, déterminée à prouver qu’elle mérite d’être là et à lutter contre les doutes.
En parler, reconnaître, partager et déconstruire ce sentiment est un travail à sa portée.
Pour ma part, je suis prête à l’accompagner dans cette lutte pour finir par apprivoiser ce sentiment d’imposture et même, qui sait, à le transformer en une source de motivation et d’énergie tout en la libérant de ce poids écrasant.
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